Manifestation en soutien aux cols bleus hier ! Encore un climat de travail malsain et des mesures disciplinaires à profusion …
Les abords de l’hôtel de ville de Granby ont été le théâtre ce jeudi midi d’une bruyante manifestation en soutien aux cols bleus de Granby. Le climat de travail décrit comme «malsain» et la récente suspension du président du syndicat local, Hugo Le Blanc, sont dénoncés.
Plus d’une centaine de membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), provenant de différents endroits, dont Longueuil, Saint-Jean-sur-Richelieu, Sherbrooke et Montréal, ont d’ailleurs convergé vers Granby pour manifester leur appui aux cols bleus.
«Ce n’est que le début Mme la mairesse (Julie Bourdon). Le SCFP, vous ne le connaissez pas encore, a lancé le vice-président de SCFP-Québec, secteur municipal, Jocelyn Bourdon. On va revenir et on va être plus nombreux si vous continuez de maintenir ce climat de travail-là et ces conditions de travail aux travaux publics.»
«Même si on a le même nom de famille, Mme la mairesse, je ne partage pas les valeurs que vous véhiculez à la ville de Granby, a repris Jocelyn Bourdon. J’espère que ça va changer. Solidarité!»
Trop-plein
Selon le vice-président du syndicat des cols bleus de Granby, Stéphane Béland, l’application à répétition de mesures disciplinaires, jugées abusives par les syndiqués, est à l’origine du conflit.
La situation n’est pas nouvelle, selon lui, et perdure depuis quelques années. Cela a contribué à pourrir le climat de travail, dit-il.
Lundi midi, les travailleurs ont d’ailleurs décidé de signifier leur solidarité envers un employé rencontré par la direction de la Ville, dans le cadre d’une de ces mesures disciplinaires. Ils ont klaxonné lors de leur passage devant l’hôtel de ville.
Celui-ci ne pouvait d’ailleurs pas se joindre au groupe jeudi, ayant reçu la consigne de ne pas entrer en contact avec d’autres membres du syndicat.
«On est en 2023, pas en 1960, a laissé tomber le V-P du SCFP. Les travailleurs ont le droit de manifester. Ce n’est pas par des mesures judiciaires, en déposant des plaintes, que vous allez gagner votre point. Les négociations, ça se passe à la table de négociation, dans le respect de tous.»
«Rien vu»
La conseillère syndicale Marie-Claude Lessard a pour sa part dénoncé la suspension du président du syndicat. «Ça n’a aucun sens, a-t-elle lancé. On va venir autant de fois que nécessaire. On va aller au conseil de ville, s’il faut. On va sortir. On va faire venir des gens de partout au Québec. On va être là pour vous supporter.»
«La petite manifestation qui a fait peur cette semaine, juste à klaxonner, ben, ils n’ont rien vu», a renchéri Mme Lessard.
Joint par téléphone après la manifestation, le président du syndicat Hugo Le Blanc a dit espérer que le message a été entendu par l’administration municipale.
«L’acharnement et l’intimidation qu’ils font contre les cols bleus ou le syndicat, c’est fini. On est tannés de ça. On veut un milieu de travail sain.»
— Hugo Le Blanc
Entendus
La directrice des ressources humaines de la Ville de Granby, Mélanie Pigeon, affirme que le message exprimé jeudi midi par les cols bleus a bien été «entendu».
«On est toujours en conversation avec le syndicat sur les points qu’ils ont soulevés, dit-elle. (…) On travaille à maintenir un climat de travail sain depuis un certain temps déjà. Et on va continuer de le faire.»
Mme Pigeon affirme néanmoins être surprise du rassemblement bruyant organisé devant l’hôtel de ville. Cela lui a permis, reconnaît-elle, de prendre la mesure de l’exaspération des syndiqués.
Les deux parties devront d’ailleurs s’asseoir à la même table et régler leurs différends, car la convention collective des cols bleus est échue depuis le 31 décembre 2022.
La manifestation a duré environ une heure et s’est déroulée en la présence de quelques représentants du service de police de Granby. Mais ils n’ont pas eu à intervenir.
Source : Lavoixdel’Est